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Histoire de Saint Pierre le Moûtier

La route Nationale 7

Saint-Pierre-le-Moûtier est située au croisement de grands axes de circulation. À deux heures de Paris, elle frôle le centre de la France, situé non loin. Notre commune est traversée par la « route des vacances » ou « route Bleue », administrativement appelée Nationale 7, véritable ruban d’asphalte, colonne vertébrale de la carte de France. De Paris à Menton, elle symbolise les départs pour des vacances au soleil, de Paris au chant des cigales. Alternative aux autoroutes A6, A77, A7 et A8, elle incarne la lenteur, les années 1960, produits, mets et vins du terroir. Elle emporte avec elle la nostalgie de l’enfance, des sixties bariolées, des nougats et des calissons, des hôtels surannés, des restaurants routiers sans chichi et des pauses-pipi.

Naissance de Saint-Pierre-le-Moûtier 

Saint-Pierre-le-Moûtier a été citée, pour la première fois, au 6e siècle, autour du prieuré bénédictin donné par la reine Bunehaut, qui régna une trentaine d’année sur une partie de l’Allemagne et du Nord-est de la France, aux moines de Saint-Martin d’Autun. 

L’abbé Guillaume, seigneur temporel du monastere, ne pouvant assurer la justice et la sécurité de la ville, ravagée au XIle siècle par des envahisseurs, implore la protection d’Archambaud VII qui lui propose de recourir à celle de Louis VII. Celui-ci accepte de faire entrer la ville dans le domaine royal, mais en échange le roi, laissant le monastère aux mains des moines, est associé pour moitié à la justice et aux profits de la cité, qui reste à la couronne jusqu’à la fin du règne de Charles VIII, en 1498. Cela permet à Saint-Pierre-le-Moûtier de devenir un lien important du royaume, recevant des bailliages royaux, une sénéchaussée permanente et, en 1287, abritant un archi prêtre à la tête de trente et une paroisses. 

Jeanne d’Arc libère Saint-Pierre-le-Moûtier

En automne 1429, la ville, occupée par les Anglais, est libérée par Jeanne d’Arc. En hommage à sa libératrice, la ville de Saint-Pierre-le-Moûtier a engagé d’importants travaux de réflection de la place du même nom, constituant aujourd’hui un lieu agréable de promenades et de flâneries.

En 1551, le roi Henri Il y crée un présidial, sorte de tribunal d’appel, qui a dans sa juridiction de nombreuses communes alentour.

Au 17e siècle, l’animosité entre Nevers et Saint-Pierre-le-Moûtier est très forte. Un arrêt du Parlement de Paris est obligé de préciser les rôles de chacun afin que cesse un conflit qui durera encore longtemps.

Pendant les deux siècles précédant la révolution française, on note le passage de Louis XIV qui couche dans la ville le 20 Janvier 1659. Cette période voit la construction de plusieurs établissements religieux. En 1622, des augustins construisent un couvent au sud de la ville. Peu de temps auparavant, des chanoines fondent un collège et bâtissent une église, nommée Eglise Notre-Dame. Le 10 Juillet 1647, des Ursulines venant de Corbigny fondent un couvent pour l’éducation des jeunes filles. Il y a souvent des conflits de religieux, et notamment entre les augustins et les ursulines, dont les établissements étaient en face l’un de l’autre.

Pour ces raisons, Saint-Pierre-le-Moûtier est bordée par divers bâtiments anciens grâce auxquels elle est le parfait exemple d’une architecture classique. Plusieurs places, celle de l’église, de Jeanne d’Arc ou celle des lieux de commémorations pour rappeler la résistance de la ville. Chaque pierre a son histoire, les manifestations et les fêtes s’y se déroulent pour conserver l’âme de Saint-Pierre-le-Moûtier.

Saint-Pierre-le-Moûtier lors de la Révolution Française  :

Les fortification de Saint-Pierre-le-Moûtier

Sous le règne de Louis XVI, les graves difficultés économiques obligent le roi de France à convoquer les États généraux (32 fois en 489 ans), qui ne s’étaient plus tenus depuis 1614 (sous Louis XIII). C’est donc dans un ultime recours que Louis XVI fait appel au peuple. Il a l’espoir de sortir son royaume et ses « enfants » de cette crise financière. Mais l’histoire en décidera autrement.

En 1788, l’annonce de la convocation des États Généraux ravive la vieille rivalité entre les bailliages de Nevers et de Saint-Pierre-le-Moûtier qui se partagent le duché du Nivernais, et il fallut l’intervention royale pour arbitrer le conflit. Il n’y avait aucune norme de délimitation des deux bailliages : deux villages voisins, et dans les villes, deux paroisses voisines pouvaient relever d’un bailliage différent. Il en résultait pour les justiciables une complexité difficilement imaginable.

Le bailliage ducal de Nevers avait le droit de convoquer les États, un arrêt royal déterminait qu’il y serait nommé 8 députés. Mais uniquement 4 députés pour le bailliage royal de Saint-Pierre-le-Moûtier. Vive protestation de cette dernière. En effet, siège de représentation du Roi, il n’était pas normal que Nevers est aussi droit d’élire des députés. Cela amena d’autres complications au sein du Duché : dépendance de certains fiefs, non reconnaissance de Nevers pour certains Droits (économique ou politique). Malgré les complications chaque bailliage eut son lot de députés.

Après les États Généraux, Saint-Pierre-le-Moûtier perdit sa fonction de ville royale. La ville devient, en 1790, l’un des 19 chefs-lieux de districts du département de la Nièvre. De nouvelles élections eurent lieu afin de nommer les députés de ces districts récemment crées. Sous la Terreur, elle prit le nom de Brutus-le-Magnanime. Les patriotes se réunissaient en l’église Sainte Babyle (aujourd’hui détruite). Chose surprenante, il n’y eut ,jamais de guillotine à Saint-Pierre-le-Moûtier. Fait assez rare pour une ville alors importante. Ainsi tous les suspects eurent la vie sauve.

L’époque glorieuse de la ville s’achève sous le premier empire. St Pierre-le-Moutier devint simple chef-lieu de canton. La bagarre pour le bailliage qui tourna finalement à l’avantage de Nevers fut sans doute l’une des causes qui coûtèrent à Saint-Pierre-le-Moûtier la préfecture du département. Cette dernière, trop proche de Nevers, n’obtint même pas le titre de sous-préfecture. Le vivier de moines et de religieux perdit de l’importance au fil des ans, jusqu’à disparaître totalement.

Au XIXe siècle, des travaux sont effectués pour rendre la cité plus propre et plus fonctionnelle. Son activité économique ressent les bénéfices de l’installation du chemin de fer. La population s’accroît, du fait de l’implantation de deux fabriques de porcelaine, atteignant, en 1866, 3 420 habitants. Elle est néanmoins frappée par des famines et des épidémies, tels le choléra en 1866, et la variole en 1871. Les grandes exploitations agricoles, entourant la commune entraînent la tenue d’importantes foires.

Il règne à Saint-Pierre-le-Moûtier un climat de sérénité. Une ville d’art et d’histoire dans laquelle vous adorerez vous balader. Cette ville est incroyablement dynamique et sympathique. Preuve de son dynamisme, le réflection totale de son centre ville et ses projets d’aménagements et d’équipement pour accueillir de nouvelles familles, non loin de son havre de paix, son étang « le Panama ».